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LA LETTRE DE RESISTER - N°38
2 septembre 2001

 

Spécial Conférence de Durban contre la racisme

Du 31 août au 7 septembre se tiend la Conférence mondiale contre le racisme. Les deux questions majeures de cette conférence sont la condamnation de "la forme israëlienne de l'apartheid" comme disent les ONG palestiniennes et la question des réparations demandées par les pays africains aux anciennes puissances esclavagistes et colonialistes.
Les Etats Unis et les pays européens boycottent de fait cette conférence. Aucun chef d'état ou de gouvernement de ces pays n'y participe. La France n'y est même pas représentée par son ministres des affaires étrangères. Uniquement par Charles Josselin, ministre de la coopération, parfait représentant du neo-colonialisme français.
Nous allons essayer, dans la mesure du possible, de fournir un certain nombre d'informations que certains d'entre vous ont peut-être déjà par ailleurs. Si vous en avez d'autres n'hésitez pas à nous les transmettre. Merci pour votre comprhension.

SOMMAIRE

 


1 - LA FORME ISRAÉLIENNE DE L'APARTHEID

Source : http://www.solidarite-palestine.org

Le Groupe Préparatoire Palestinien à la Conférence mondiale contre le racisme
Texte de la position des ONG palestiniennes pour la
Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et les autres formes d'intolérance (CMCR)
(World Conference agains Racism, Racial Discrimination, Xenophobia and Related Intolerance)
Durban, Afrique du Sud, 31 août - 7 septembre 2001

Mettre un terme à la Nakba actuelle: la forme israélienne de l'apartheid, le colonialisme et les autres formes extrêmes de racisme

Les causes premières des violations / du conflit
Principes directeurs
Aborder la Nakba à la CMCR
Qu'est-ce que la Nakba actuelle ?
Contexte
Buts de la Nakba actuelle
Caractéristiques clés de la Nakba actuelle
Déplacement
Dépossession / Expulsion / Nettoyage ethnique
Manipulation démographique
Colonisation
Séparation
Tactiques d'usure / de terreur
Autres formes de discrimination
Résumé des points clés
Réfugiés palestiniens
Palestiniens de l'intérieur
Palestiniens des Territoires occupés
Recommandations
Réfugiés palestiniens
Palestiniens de l'intérieur
Palestiniens des Territoires occupés
Pourquoi Israël? Pourquoi à la Conférence mondiale contre le racisme?

Les causes premières des violations / du conflit: On ne peut mettre un terme efficacement au cycle actuel des violations systématiques des droits de l'homme perpétrées par des États, y compris Israël, avant d'avoir reconnu et combattu les causes à la base de ces violations. On peut tracer des parallèles entre Israël et l'Afrique du Sud de l'apartheid, où aucun changement n'a été effectué avant que la communauté internationale n'ait reconnu qu'au c¦ur des violations des droits de l'homme perpétrées par le gouvernement d'Afrique du Sud - y compris son occupation militaire de la Namibie et le conflit qui s'ensuivit au sud de l'Afrique - se trouvait un système odieux de discrimination raciale, l'apartheid. Une action efficace a ensuite été mobilisée pour établir un État de la République d'Afrique du Sud vraiment démocratique et non-racial pour tous ses peuples, pour un retrait de la Namibie occupée, et pour mettre un terme à la menace posée par le système d'apartheid au sud de l'Afrique et à la paix mondiale.
Les causes premières du conflit israélo-palestinien - la Nakba («Catastrophe») actuelle: La forme systématique d'extrême discrimination raciale perpétrée par l'État d'Israël constitue une Nakba, ou catastrophe, en cours, qui est aussi odieuse que l'apartheid de l'Afrique du Sud, bien qu'elle ne soit pas identique. Cette Nakba actuelle, qui inclut de nouvelles formes d'apartheid, de colonialisme et d'autres formes extrêmes de racisme utilisées dans les Territoires occupés palestiniens; et à l'intérieur d'Israël - des formes d'extrême discrimination raciale, institutionnalisée et systématique, ainsi que des éléments du crime d'apartheid, est au coeur du conflit israélo-palestinien. Que les Palestiniens résident en Israël, dans les Territoires occupés palestiniens ou en exil, ils sont victimes de discrimination sous diverses formes et sont privés de droits individuels égaux en raison de leur ascendance et de leur origine nationale. La forme systématique d'extrême discrimination raciale d'Israël inclut des éléments clés du «crime d'apartheid», codifié dans la Convention internationale de 1976 sur la suppression et la punition du crime d'apartheid, c'est-à-dire la ségrégation et discrimination raciales, et des actes inhumains destinés à établir et à maintenir la domination du peuple juif israélien sur les habitants non-juifs, en particulier les Palestiniens.
Principes directeurs pour considérer la forme systématique d'extrême discrimination raciale perpétrée par Israël:

* Le droit d'être libéré de la discrimination, la jouissance des libertés fondamentales sans discrimination, et l'égalité, sont un droit humain fondamental et un concept clé à la base de tous les droits humains clés et des instruments de loi humanitaire.
* La soumission de peuples à un pouvoir étranger, la domination et l'exploitation, par exemple en tant que pouvoir colonial, constituent un déni des droits de l'homme fondamentaux, sont contraires à la Charte des Nations Unies et sont un obstacle à la promotion de la paix et de la coopération mondiales.
* La «discrimination raciale», telle que définie par la Convention internationale de 1965 sur l'élimination de toutes formes de discrimination raciale («CERD»), est définie largement pour couvrir non seulement la discrimination sur la race ou la couleur, mais aussi sur l'ascendance, et l'origine ethnique ou nationale. Les protections de la Convention couvrent aussi bien les non-citoyens d'un pays que les citoyens, et couvrent donc les Palestiniens qui ne sont pas citoyens d'Israël.
* L'apartheid et le colonialisme sont des formes extrêmes de discrimination raciale. La CERD réitère expressément la condamnation par l'ONU du «colonialisme et de toutes les pratiques de ségrégation et de discrimination et la nécessité de les mener à une fin rapide et inconditionnelle». L'apartheid est un crime contre l'humanité.
* Tous les peuples ont droit à l'autodétermination; en vertu de ce droit ils déterminent librement leurstatut politique et poursuivent librement leur développement économique, social et culturel.
* Les droits des réfugiés sont les droits de l'homme et la protection des réfugiés est un principe universel.
Aborder la Nakba actuelle à la CMCR, comme une forme systématique d'extrême discrimination raciale: Il est dans l'intérêt de la communauté mondiale de combattre à la CMCR la perpétration par Israël de la Nakba actuelle, pour deux raisons-clés.

* La paix et la sécurité mondiale: Comme dans le cas de l'apartheid en Afrique du Sud, la Nakba actuelle déstabilise toute la région et pose une des plus importantes menaces à la paix et la sécurité mondiale. Ces 10 derniers mois, cette menace à la paix régionale et mondiale est devenue plus vive et la nécessité d'une action internationale pour y mettre un terme plus urgente à cause de l'escalade de la guerre unilatérale d'Israël contre la population civile palestinienne dans les Territoires occupés palestiniens. Nous sommes témoins d'une crise humanitaire se détériorant rapidement et d'une considérable escalade de la violence contre les civils palestiniens dans les Territoires Occupés. Des affirmations récentes prétendaient que la faction dure des généraux israéliens prévoyait une offensive encore plus intensive et majeure contre les Palestiniens dans les Territoires occupés palestiniens, estimant la mort de milliers de Palestiniens.
* La nature du système: De plus, notre humanité commune exige que ces formes odieuses de racisme extrême - y compris la nouvelle forme d'apartheid d'Israël, un crime contre l'humanité - soient combattues.

En 1978 et en 1983, les Conférences mondiales contre le racisme furent capables d'établir des programmes efficaces d'action pour combattre l'apartheid de l'Afrique du Sud. Boutros-Boutros Ghali affirmait en mai 1994: «la lutte contre l'apartheid dépassait de loin les frontières de l'Afrique du Sud, et cette lutte a aidé à définir le rôle que l'ONU pouvait jouer dans la résolution de problèmes apparemment insolubles... Il n'est pas exagéré d'affirmer que, si l'ONU n'avait pas démontré sa solidarité avec la lutte anti-raciste du peuple sud-africain, cette lutte aurait pu être bien plus cataclysmique.» En 2001, la Conférence mondiale permet à nouveau à la communauté internationale de s'attaquer à des questions clés du racisme, et à d'autres «problèmes apparemment insolubles» qui pourraient autrement avoir des résultats cataclysmiques, comme la Nakba actuelle qui menace la stabilité régionale et la paix mondiale et dont le racisme systématique équivaut à un crime contre l'humanité.

Tout comme viser l'apartheid en Afrique du Sud n'était pas être anti-blanc en Afrique du Sud, viser la Nakba actuelle comme une forme systématique d'extrême discrimination raciale perpétrée par Israël n'est pas être anti-juif. Ce sont des violations «israéliennes» et non «juives»: et ce système actuel raciste, colonial et d'apartheid, est israélien, et non juif.
Qu'est-ce que la Nakba actuelle? Caractéristiques du système raciste, colonial, d'apartheid d'Israël

Contexte

Le mouvement visant à coloniser et à établir un État exclusivement juif débuta avec une stratégie initiale de main-d'¦uvre «juive seulement»; et par l'achat de terres qui ne seraient utilisées que par des institutions juives. Ces stratégies ont culminé avec la Nakba de 1948, qui vit des déportations massives, des expropriations de terrains, des meurtres et des massacres qui menèrent à la destruction d'environ 531 villages et à la fuite d'environ 750.000 Palestiniens - la première communauté de réfugiés, conduisant à la création d'une «minorité» palestinienne forcée à l'intérieur d'Israël. Ceci est commémoré par les Palestiniens comme la «Nakba» - la Catastrophe. L'ONU a reconnu l'État d'Israël, mais ce à condition que soient accordés aux communautés de réfugiés palestiniens leurs droits légaux de retour à leurs domiciles. À ce jour cette obligation de permettre le droit du retour et la restitution a été rejetée.

Après la guerre de 1967, Israël occupa illégalement Gaza et la Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est), c'est-à-dire les Territoires occupés palestiniens. Depuis 1948 et 1967, les expropriations de terrains, les meurtres et toutes les méthodes destinées à chasser les Palestiniens hors d'Israël et des Territoires occupés palestiniens se sont poursuivies et amplifiées, en particulier dans les Territoires occupés palestiniens, si bien que la Nakba continue et s'aggrave.

Toutes les propositions d'allocation de terrain, depuis le plan de Partition de 1947 jusqu'à Oslo, n'ont à ce jour que poursuivi les objectifs expansionnistes de la forme systématique d'extrême discrimination raciale d'Israël.

Aujourd'hui environ les trois quarts du peuple palestinien (environ 6 million de Palestiniens) ont été soit expulsés de leur patrie, soit déplacés à l'intérieur: 1 million de Palestiniens vivent en Israël, dont approximativement un quart ont été déplacés à l'intérieur, et 3 millions de Palestiniens, dont approximativement la moitié sont des réfugiés, vivent dans les Territoires occupés palestiniens (Gaza et la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est - occupés illégalement par Israël depuis 1967) et continuent de souffrir de la Nakba actuelle et des résultats de la Nakba.
Les buts de la Nakba actuelle?: Le but de la forme systématique d'extrême discrimination raciale d'Israël peut être résumé par: «Plus de terres - Moins de Palestiniens». Ce système est destiné:

* À être exclusif / excluant: Pour assurer et maintenir la domination du groupe juif sur les autres groupes non-juifs en Israël et dans les Territoires occupés palestiniens, en établissant et en maintenant un caractère exclusivement «juif» de l'État d'Israël. Le caractère juif de l'État d'Israël est caractérisé par une majorité juive dominante, un contrôle juif du territoire, et l'exclusion et la domination de la population indigène non-juive, en l'occurrence le peuple palestinien, y compris par des modes de nettoyage ethnique dans les quelques premières années en Israël; et aujourd'hui encore dans les Territoires occupés palestiniens; et
* À être expansionniste: Pour étendre l'État «juif» exclusif et excluant, y compris par l'expansion à travers le colonialisme / l'occupation des Territoires palestiniens occupés.
Caractéristiques clés de la Nakba actuelle: Les méthodes utilisées pour assurer cette exclusivité et cet expansionnisme - c'est-à-dire plus de terres et moins de Palestiniens - ont inclus le déplacement, la dépossession, la manipulation démographique, la colonisation, la séparation, et/ou l'expulsion (avec nettoyage ethnique) de la population indigène palestinienne, l'oblitération de leur propre sentiment séparé d'identité nationale et la négation de leurs droits à l'autodétermination. Spécifiquement, ces méthodes comprennent:

Déplacement

La déportation des Palestiniens de leur patrie: En 1948, quelques 531 villages furent détruits et dépeuplés et 750.000 Palestiniens furent expulsés. Cette pratique d'expropriation des terres et de destruction des terres, de destruction de propriété agricole et de démolitions de maisons s'est poursuiviejusqu'à ce jour à la fois en Israël et dans les Territoires occupés palestiniens. À l'intérieur d'Israël, l'État d'Israël a maintenu une politique consistant à établir continuellement de nouvelles colonies pour Juifs uniquement, qui servent aussi à isoler et à séparer les communautés palestiniennes. De plus, il y a eu d'importantes restrictions sur les constructions palestiniennes et un investissement minimal dans l'infrastructure palestinienne.
Dépossession / «Expulsion» / modes de nettoyage ethnique

Dépossession et pertes pour les Palestiniens: de leurs terres, de leurs maisons et de leur sentiment séparé d'identité. Le déplacement et «l'expulsion» des communautés palestiniennes. Les expropriations / destructions de terrains, la destruction de récoltes et de terres agricoles, et les démolitions de maisons ont continué de 1948 à ce jour en Israël et dans les Territoires occupés palestiniens. Des méthodes ont été conçues pour oblitérer l'identité séparée palestinienne et la remplacer par celle d'un autre groupe - une identité juive israélienne. Ces méthodes ont aussi impliqué le déplacement / l'exil forcé et des tentatives «d'expulser² les Palestiniens, ou de les enlever de leur patrie.

Expropriation de terrain: Avant 1948, la communauté juive en Palestine ne possédait que 6-7% du terrain, alors qu'aujourd'hui, 93% de toutes les terres en Israël sont sous le contrôle direct de l'État par l'intermédiaire de lois d'expropriation qui furent adoptées après l'établissement de l'État dans le but spécifique de l'expropriation, ou de faciliter l'expropriation de terrain aux Palestiniens. Le terrain de l'État était, et est encore, transféré au Fonds National Juif et à d'autres agences quasi-gouvernementales qui, selon les termes de leurs constitutions, ne peuvent être utilisées que par des juifs israéliens. Le processus d'expropriation de terrain s'est poursuivi en Israël et dans les Territoires occupés palestiniens.

À Jérusalem-Est: Depuis l'annexion illégale par Israël en 1967, tous les gouvernements successifs d'Israël ont fait de gros efforts pour réduire sensiblement le nombre de Palestiniens vivant à Jérusalem-Est, pour assurer la souveraineté d'Israël, une majorité juive. Ces efforts comprennent des restrictions sur les constructions palestiniennes dans la partie orientale de la ville, des restrictictions en matière d'urbanisme et de plans de secteurs (dans le cadre d'une restriction des constructions), une pratique rigide sur l'unification familiale, et un investissement minimal dans l'infrastructure. De plus, une pratique du «centre de vie» a visé à priver les Palestiniens des droits de résidence. Les Palestiniens reçoivent des permis annuels. Si quelqu'un s'est trouvé à l'étranger, hors de Jérusalem, pour plus de 7 ans pour une raison quelconque (y compris sa déportation forcée) ou déménage de Jérusalem vers une autre partie de la Cisjordanie pour n'importe quelle raison, il perd ses droits de résidence et ses bénéfices sociaux (et en conséquence perd pour toujours son droit de vivre à Jérusalem). De plus, le système d'impôts de la municipalité a mené à la dépossession et à la perte de maisons et de commerces palestiniens pour ceux qui ne peuvent payer, les Palestiniens ne recevant qu'un faible pourcentage de leurs impôts en retour sous forme de services. À la différence du reste des Territoires occupés, la loi israélienne s'applique à Jérusalem-Est.

Dans les Territoires occupés palestiniens: Depuis 1967, Israël a été responsable de l'établissement, du financement et de la protection de colonies juives illégales en Cisjordanie et à Gaza. Initialement le programme d'annexion rampante illégale était poursuivi par la réquisition et l'occupation justifiée par Israël de terres palestiniennes pour des raisons de sécurité. Les colonies se sont étendues considérablement depuis le début du processus de paix d'Oslo, et ont continué de s'étendre depuis le début de la seconde Intifada. Israël a construit un vaste système de routes dans les Territoires occupés, qui contourne les centres de populations palestiniens et permet aux colons et aux forces militaires les protégeant de se déplacer librement et rapidement, au contraire des Palestiniens, à travers la Cisjordanie. Pour accomplir cela, 160.000 dunums de terrain ont été réquisitionnés, dont beaucoup étaient cultivés par des paysans palestiniens. De plus, la démolition de maisons palestiniennes se poursuit sans compensation, pour la construction de ce réseau de routes de contournement. Ces routes empêchent l'expansion des villages palestiniens et entravent le développement économique des Palestiniens en restreignant leurs déplacements et en gênant le flux de commerce et de travailleurs d'une zone palestinienne à une autre.

La négation et l'oblitération d'une identité palestinienne séparée, y compris pour les Palestiniens à l'intérieur d'Israël et des Territoires occupés palestiniens.
Manipulation démographique

Citoyenneté: L'identité nationale est le facteur déterminant dans la décision d'acquérir la citoyenneté en Israël. Tous les juifs souhaitant la citoyenneté peuvent le faire selon la Loi du retour de 1950, même s'ils ne sont pas nés en Israël ou n'y ont pas de famille proche. Cela s'applique aussi à leurs enfants et petits-enfants, ainsi qu'à leurs conjoints, même si les enfants, petits-enfants et conjoints ne sont pas juifs eux-mêmes. Par contre les Palestiniens non-juifs indigènes ne reçoivent pas automatiquement la citoyenneté, et doivent la demander selon la Loi de citoyenneté, et peuvent ne pas bénéficier du droit de retour s'ils sont hors d'Israël. En conséquence, chaque juif acquière la citoyenneté immédiatement par l'immigration, au contraire des Palestiniens non-juifs indigènes. Voir plus haut pour ce qui concerne les méthodes de dépossession.

Colonisation

Structures coloniales / système colonial / extra-territorialité: Les buts expansionnistes de l'État «juif» exclusif et excluant se reflètent dans l'occupation / la colonisation belliqueuse et illégale des Territoires occupés palestiniens. Avec le transfert ces 34 dernières années de 400.000 civils israéliens dans les TPOs (y compris Jérusalem-Est) et l'établissement d'une infrastructure israélienne permanente (y compris les colonies et les routes de contournement permanentes, les réseaux d'eau et d'électricité), l'occupation est une forme permanente de colonialisme. Depuis 1967, l'occupation / le colonialisme d'Israël, par toutes ses manifestations, a systématiquement dénié aux Palestiniens le droit à l'autodétermination, à une identité nationale et à leur pleine jouissance.
Séparation

Séparation des communautés juives et non-juives:

* Questions d'accès aux terres:
À l'intérieur d'Israël: 93% des terres d'Israël ont été désignées terres d'État et par des méthodes pratiques les Palestiniens se voient refuser l'accès à ces terres, dont l'accès et l'utilisation sont exclusivement réservés aux Israéliens juifs. L'accès aux 7% restants en propriété privée est partagé par les habitants d'Israël aussi bien palestiniens que juifs, si bien que les Palestiniens, représentant 20% de la population en Israël, ont accès à moins de 7% du territoire. Le résultat en est le confinement des Palestiniens dans des enclaves restreintes et délibérément sous-développées avec un accès réduit aux ressources, aux services et aux installations nécessaires. Israël n'a pas de loi qui empêche la discrimination dans les domaines de la possession de terrain, de la location avec bail et de l'habitat. L'utilisation par Israël d'agences quasi-gouvernementales et de lois de partition et de planification continue de confiner les Palestiniens dans des zones isolées et d'empêcher la croissance naturelle. 34% de Jérusalem-Est est exproprié pour «l'usage public» - et la plupart est utilisée pour la construction de colonies. Dans Jérusalem-Est occupée, 66% ne sont pas accessibles aux Palestiniens en raison des restrictions israéliennes en matière d'urbanisme, de plan de secteurs et de construction (par exemple, 40% sont définis «Zone verte»).
Dans les Territoires occupés palestiniens: Depuis 1967 la puissance coloniale / occupante d'Israël a exproprié environ 79% de la Cisjordanie et des Territoires de Gaza. De ces zones, environ 44% ont été pris pour des buts soi-disant «militaires», 20% pour «des raisons de sécurité», 12% pour «l'usage public», et 12% parce que les propriétaires étaient des «absents» forcés. De même les Palestiniens ont été confinés à des enclaves comparables au Bantoustan, à nouveau avec un accès réduit aux ressources (y compris l'approvisionnement en eau), services et installations nécessaires. L'impact des bouclages / sièges et de l'emprisonnement de civils sur l'accès aux ressources est détaillé plus bas.
* L'imposition de la loi martiale dans les Territoires occupés palestiniens (sauf à Jérusalem-Est) et les «tactiques semant la peur» ont mené à ce que la plupart des Juifs israéliens ne voyagent pas et/ou n'ont pas accès dans les zones palestiniennes des Territoires occupés palestiniens.
* Les lois du mariage: À l'intérieur d'Israël, le mariage est réglé par la loi personnelle du statut religieux, qui interdit en fait les mariages mixtes entre juifs et non-juifs. L'État d'Israël ne reconnaît les mariages mixtes que s'ils sont célébrés dans d'autres pays. Il n'y a pas de loi qui autorise des mariages civils qui permettrait que des cérémonies de mariage mixte se déroulent à l'intérieur d'Israël.
Séparation des Palestiniens les uns des autres: Les communautés et les familles proches, comme les parents et les enfants, ou les conjoints, sont brutalement séparés les uns des autres.

* Depuis 1948, les communautés palestiniennes en Israël ont été séparées des plus grandes communautés arabes dans les États arabes voisins.
* Depuis 1967, avec l'occupation illégale de la Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est) et de Gaza, les familles de Jérusalem-Est ont été séparées de leurs familles vivant dans le reste de la Cisjordanie et de Gaza, y compris des membres de leur famille proche. Certains n'ont bénéficié de la part des Israéliens que de permis de visite, mais il leur est interdit de déménager là-bas. Depuis cette date les communautés des Territoires occupés palestiniens, autres que les Hiérosolymitains, ont été séparés de leur famille en Israël. Dans la plupart des cas ces individus séparés n'ont pas eu le droit de retrouver les membres de leur famille.
* Depuis 1989, les habitants de Gaza ont été séparés de la Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est) et des pays extérieurs voisins. Depuis 1993, les habitants de la Cisjordanie n'ont pas eu le droit de rencontrer ceux de Gaza, de Jérusalem ou d'Israël. Les couvre-feux, les bouclages partiels ou totaux ont été utilisés régulièrement de manière ad hoc depuis cette période.
* Depuis 1995, avec les Accords intérimaires d'Oslo, les zones palestiniennes de la Cisjordanie et de Gaza ont été davantage fragmentées et séparées. La manipulation démographique s'est intensifiée avec l'augmentation du nombre de postes de contrôle et de colonies à des lieux stratégiques, contrôlant le passage des habitants à l'intérieur de la Cisjordanie, et de Gaza. Les colonies et les routes de contournement ont été placées stratégiquement pour isoler, encercler et séparer les communautés - divisant la Cisjordanie et GAza en de minuscules zones et créant des «cantons».
* Depuis 1996, ceux qui désirent déménager de Jérusalem vers d'autres parts de la Cisjordanie, par exemple pour être réunis avec leurs familles, ont vu leurs droits d'habitation révoqués. Les femmes palestiniennes nées à Jérusalem n'ont pas le droit de transmettre leurs droits d'habitation à leurs enfants.
* Depuis septembre 2000, les restrictions imposées au mouvement et à l'accès des populations civiles palestiniennes se sont encore intensifiées avec des bouclages totaux plus longs et plus globaux, empêchant les déplacements même de village à village et de village à ville. Les Israéliens, y compris les Israéliens juifs, n'ont souvent pas le droit d'accéder à la Cisjordanie et fréquemment pas le droit d'accéder à Gaza.
* Depuis mars 2001, de nombreuses tranchées ont été creusées sur les routes principales, qui empêchent tout déplacement des villageois vers d'autres zones, y compris vers les centres urbains dont ils dépendent pour le travail, l'éducation, l'aide et l'assistance humanitaire, y compris les médicaments, les dispensaires et les hôpitaux, et les approvisionnements cruciaux comme la nourriture et l'eau. L'utilisation des tranchées au lieu de postes de contrôle à certains endroits empêche les civils de négocier le passage avec des soldats ou des colons, par exemple pour des raisons humanitaires.
* Depuis juin 2001, de nouvelles tranchées ont été aménagées et des barrières sont en train d'être érigées, dont les clefs sont détenues par l'armée israélienne, pour boucler les villages et les villes.
Tactiques d'usure / de terreur

Dans les Territoires occupés palestiniens, des méthodes cruelles sont employées pour «épuiser» les communautés, les exploiter et les dominer, pour rendre la vie si pénible que les Palestiniens s'en aillent ou que les communautés soient détruites. Parmi elles, des signes de méthodes de nettoyage ethnique et des signes d'une intention de détruire, au moins en partie, la population (c'est-à-dire un génocide).

Ce qui signifie toutes les méthodes brutales de l'occupation / du colonialisme, y compris:

* Restrictions sur le mouvement / emprisonnement y compris les bouclages, le siège et les couvre-feux, et récemment, l'emprisonnement par les tranchées et les barrières de fer dont les soldats israéliens détiennent les clefs;
* Étranglement de l'économie palestinienne forcée de dépendre de l'État colonial d'Israël et de l'économie israélienne (sans économie palestinienne indépendante, avec des contrôles aux frontières sur les importations et les exportations, avec l'exploitation des ressources naturelles, le dé-développement des industries et commerces palestiniens, la violation de toute l'étendue des droits du travail / de la main d'¦uvre - y compris par les bouclages);
* Une crise humanitaire délibérément induite, avec l'appauvrissement des civils palestiniens et des pratiques visant à les affamer: Des pratiques et des méthodes d'Israël destinées à appauvrir les Palestiniens (plus d'un million sont sous le seuil de pauvreté) et à étrangler leur économie; par les restrictions de déplacement empêchant ou gênant l'accès à l'aide et à l'assistance humanitaire, à la nourriture et à l'eau, aux services médicaux et à l'aide, aux hôpitaux, au travail et à l'éducation. Dans certaines zones, la famine menace; le contrôle et l'exploitation illégale des ressources naturelles palestiniennes (y compris l'eau) et du tourisme. Les femmes et les enfants ont été particulièrement touchés par le manque d'accès à l'aide humanitaire, empêchés par exemple d'accéder aux soins prénataux et postnataux; et aux services de vaccination / de santé pour les enfants.
* Attaques militaires sur des civils, dont certaines représentent de graves infractions à la Quatrième convention de Genève (sur les crimes de guerre) et des violations grossières et systématiques des droits de l'homme et de la loi humanitaire. Des signes de méthodes de nettoyage ethnique systématique et de l'intention de détruire, au moins en partie, une population (c'est-à-dire un génocide). De l'armement lourd, normalement utilisé en pleine guerre, est utilisé contre la population civile palestinienne dans des situations où il n'y a pas de besoin militaire ou sécuritaire (par exemple contre des maisons civiles, des écoles, des lieux de travail, des hôpitaux, des dispensaires, des ambulances). Un nombre disproportionné de femmes et d'enfants ont été tués et blessés, et du personnel médical clairement signalé, des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes ont également été attaqués. Les enquêtes et les poursuites des crimes perpétrés par les Israéliens contre les Palestiniens sont généralement inadéquates, et il y a une tendance à condamner les Palestiniens. Les cours martiales appliquentla «justice» dans les Territoires Occupés et ne respectent pas les exigences d'un procès équitable.
* Quasi-impunité pour ceux qui commettent des crimes, des enquêtes n'étant pas menées, ou pas menées de manière convenable et impartiale; absence de poursuites contre les Israéliens qui commettent des crimes contre les Palestiniens; déni de toute solution pour les victimes et déni de compensation; tendance à condamner les Palestiniens. Les cours et les lois israéliennes sont appliquées aux citoyens d'Israël alors que les ordres et les cours militaires, qui ne remplissent pas les exigences d'un procès équitable, sont appliquées aux Palestiniens des Territoires occupés palestiniens.
* Arrestations arbitraires en masse, mauvais traitement systématique et retour aux méthodes de torture interdites par une décision de la Haute Cour d'Israël en 1999.
Autres formes de discrimination menant à l'exclusivité et à l'exclusion

Lois du mariage: Voir plus haut.

Participation politique: La participation politique des Palestiniens à l'intérieur d'Israël est expressément conditionnée par l'acceptation de l'exclusivité juive de l'État. Ces conditions préalables sont exprimées explicitement dans la Loi des partis politiques de 1992, et en particulier dans l'amendement de la Section 7A(1) de la Loi de base: la Knesset, qui empêche les candidats de participer si leur plate-forme suggère «expressément ou implicitement, ... (1) la dénégation de l'existence de l'État d'Israël en tant que l'État du peuple juif».

Service militaire: Une méthode de base utilisée par Israël dans la discrimination raciale contre les Palestiniens à l'intérieur d'Israël concerne l'allocation des ressources et des bénéfices du gouvernement, ces droits étant conditionnés à l'accomplissement du service militaire. Selon la loi, le service militaire est obligatoire pour tous les citoyens et résidents permanents. Les Palestiniens musulmans et chrétiens sont exemptés d'office en groupe, selon l'autonomie conférée par la loi au Ministre de la défense. Les hommes druzes sont appelés à servir car l'exemption des Palestiniens n'incluait pas les Druzes. C'est une partie de la politique d'Israël visant à diviser les Palestiniens en des minorités religieuses. Les Juifs orthodoxes doivent demander l'exemption individuellement, ce processus étant guidé par certaines règles, elles aussi selon l'autonomie du Ministre.

Symboles de l'État: Tous les symboles de l'État, même sur les bâtiments publics de l'État, sont juifs, et ne reflètent pas les autres religions (y compris la chrétienté et l'islam) ou les autres populations non-juives. Il n'y a pas de protection contre la discrimination religieuse, comme le harcèlement des institutions religieuses par l'interférence de l'État avec leurs administrations (y compris le veto de l'État sur le vote des Patriarches et des autres chefs d'église; et des taxes exorbitantes imposées aux habitants de Jérusalem de confession non-juive, en particulier les chrétiens et musulmans).

Allocation des ressources - Les Palestiniens en Israël et dans les Territoires occupés palestiniens souffrent de discrimination dans tous les aspects de l'allocation des ressources, y compris l'allocation du budget financier pour les Palestiniens de l'intérieur d'Israël, pour les ressources (eau, électricité, fonds municipaux pour les services; etc.).
Résumé des points clés

Les réfugiés palestiniens: En 1948, quelques 531 villages ont été dépeuplés et 750.000 Palestiniens ont été déplacés et expulsés. Les réfugiés palestiniens de 1948 et leurs descendants forment aujourd'hui la majorité de la population des réfugiés palestiniens, comptant plus de 5 millions de personnes et formant presque les deux tiers du peuple palestinien. Si l'on compte les Palestiniens déplacés pendant la guerre de 1967 et ceux déplacés à l'intérieur même d'Israël, environ les trois quarts du peuple palestinien ont été délogés de leur patrie ces cinq dernières décennies, ce qui en fait le plus grand exemple de réfugiés, et l'un des plus longtemps irrésolu dans le monde actuel. La majorité de ces réfugiés résident à moins de 150 kilomètres de leurs lieux d'origine, en Israël ou dans les Territoires Occupés, mais sont incapables d'exercer leur droit au retour vers leurs maisons et leurs terres. Environ 1.5 million de réfugiés palestiniens vivent dans les Territoires Occupés, et environ 250.000 Palestiniens ont été déplacés à l'intérieur même d'Israël. La plupart des réfugiés vivent dans des camps de réfugiés sordides, insalubres et surpeuplés avec des maisons provisoires, et sont régulièrement privés des droits de base, comme l'accès à une nourriture adéquate, à l'eau, à l'éducation et au travail, et sont encore soumis à des confiscations de terrain / des destructions de propriété et à des formes de châtiments collectifs. Israël refuse de reconnaître ses responsabilités dans la création de cette population réfugiée, ou de se soumettre à ses obligations envers eux, y compris permettre le droit au retour, à la restitution et à la compensation, comme cela est affirmé par la Résolution 194 de l'ONU.
Les Palestiniens à l'intérieur d'Israël: En 1948, diverses méthodes furent employées pour s'assurer que les Palestiniens deviendraient une «minorité» dans le nouvel État d'Israël, y compris les déportations de masse, les massacres et le nettoyage ethnique. Le racisme est encore présent dans de nombreuses institutions israéliennes, y compris le gouvernement, la législature, le judiciaire, l'armée et le corps religieux, et ces institutions insistent sur le caractère ethnique national et religieux de l'État. La persistance de lois et de pratiques discriminatoires est particulièrement inquiétante, sur des domaines comme la terre et le logement; la citoyenneté; la participation politique; la culture; le langage; l'éducation; les droits religieux; et les droits sociaux, économiques et du travail. En conséquence de ces lois et pratiques, la minorité palestinienne en Israël est soumise à une discrimination raciale systématique, par exemple:

* L'évacuation forcée de leurs villages et de leurs terres par des lois et des règles visant à rendre propriété de l'État les terres possédées et détenues par les Palestiniens
* La démolition de maisons et le refus des services comme l'électricité, l'eau, les établissements d'éducation et de santé dans nombre de villages palestiniens «non-reconnus»
* Le manque d'égalité des chances dans l'éducation et l'emploi
* La négation de leur identité nationale, y compris le droit de pratiquer, développer et enseigner leur culture, leur religion, leur langage et leur histoire
* Les préjugés raciaux et le mauvais traitement de la minorité palestinienne par les forces de sécurité d'Israël
Les Palestiniens dans les Territoires Occupés: Depuis 1967, le système Tahjeer raciste d'apartheid israélien et le colonialisme dans les Territoires Occupés comprennent les éléments suivants:

Le colonialisme / le refus de l'autodétermination

Une nouvelle forme d'apartheid: Les méthodes israéliennes constituent une nouvelle forme d'apartheid, dans la mesure où il s'agit d'un système qui assure la domination d'un groupe sur un autre, la ségrégation et la discrimination raciales. La forme israélienne d'apartheid vise une forme de nettoyage ethnique des Palestiniens, et inclut:

* La dépossession et la destruction actuelles des terres, de l'agriculture et des maisons palestiniennes (expropriation continuelle de terrain et démolitions de maisons pour faire place aux colonies, comme une forme de châtiment collectif), le refus des droits d'habitation, et l'érosion du sentiment d'identité séparée.
* La séparation des communautés, y compris par le refus du regroupement familial;
* L'intolérance religieuse, y compris le refus d'accès aux sites d'importance religieuse ou culturelle par des fermetures; les contrôles sur les pratiques religieuses et les tentatives de chasser les autres communautés (chrétiens et musulmans) de Jérusalem et des autres zones religieuses juives. Il y a aussi eu des attaques sur des églises et des mosquées, par des tireurs isolés et des obus.
* La guerre d'usure sur les civils, y compris:
- Les restrictions de déplacement avec siège et maintenant emprisonnement de communautés,
- La crise humanitaire délibérément induite;
- Les attaques militaires contre des civils.
Recommandations: En conséquence, nous pressons les participants à la Conférence mondiale contre le racisme de s'assurer qu'Israël remplisse ses obligations selon les droits de l'homme, la loi humanitaire et les résolutions de l'ONU, dans le but de mettre un terme à ses pratiques racistes, d'apartheid et coloniales, et aux autres formes de racisme qui mènent à la Nakba actuelle, qui tente de maintenir le caractère juif exclusif et excluant de l'État, avec des visées expansionnistes et coloniales envers les Territoires occupés palestiniens. Ceci exigerait que les mesures et les démarches suivantes soient prises:
Les réfugiés: doivent bénéficier d'une protection efficace et permanente de l'ONU, jusqu'à ce que leur situation soit résolue selon les principes de la loi internationale tels qu'ils sont affirmés dans la Résolution 194 de l'ONU. Israël doit reconnaître le droit au retour des réfugiés palestiniens, y compris ceux en Israël (les réfugiés internes), leur droit à recouvrer leurs propriétés, et à être compensés pour les pertes et les dommages de leurs maisons et de leurs propriétés et pour les crimes perpétrés contre eux. Israël doit s'attaquer à la discrimination actuelle dans les lois et les pratiques existantes concernant le retour, la restitution et la compensation, qui nient l'exercice de ces droits. Israël doit reconnaître sa part de responsabilité dans la création du problème des réfugiés, une étape nécessaire dans le processus de réconciliation.
Les Palestiniens à l'intérieur d'Israël: L'abrogation ou la révision de toutes les discriminatoires et la fin de toutes les habitudes et pratiques discriminatoires contre les Palestiniens à l'intérieur d'Israël, individuellement ou collectivement. Ceci comprend leur droit à une égalité complète et à la jouissance de tous les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. Leur identité en tant que Palestiniens doit être reconnue par Israël et leur droit de perpétuer leur identité, leur société et leur viabilité culturelle sera sauvegardé. La reconnaissance des villages arabes palestiniens méconnus en Israël, la reconnaissance des droits des déplacés internes, et la fin de la confiscation / destruction discriminatoires de terrain et des démolitions de maison en Israël et dans les Territoires occupés palestiniens.
Les Palestiniens des Territoires Occupés:

* La fin de tous les aspects du Système raciste de la Nakba actuelle utilisé contre les Palestiniens à l'intérieur des Territoires Occupés, y compris:


* La fin du colonialisme tel qu'il se manifeste par l'occupation. Un retrait et une suppression complets des colonies et implantations, en conformité avec les résolutions 242 et 338 de l'ONU;
* La fin de la crise humanitaire actuelle et du siège / de l'emprisonnement des communautés;
* Une présence internationale de protection pour les Palestiniens des Territoires Occupés, y compris les communautés de réfugiés, pour les protéger de nouvelles violations grossières des droits de l'homme et de la loi humanitaire, et des graves infractions à la Quatrième convention de Genève.
* Le droit au retour vers les Territoires Occupés et vers Israël pour les communautés de réfugiés;
* Mettre en oeuvre toutes les mesures efficaces disponibles aux États et aux organes de l'ONUS pour assurer qu'Israël se plie à ses obligations en matière de droits de l'homme, de loi humanitaire et de résolutions de l'ONU et mette un terme à ses violations systématiques, y compris les graves infractions à la Quatrième convention de Genève, et tous les éléments du système raciste de la Nakba Tahjeer.
* Le renforcement des droits de l'homme et de la loi humanitaire, ainsi que des résolutions 242 et 338 de l'ONU pour véritablement mettre un terme au colonialisme / à l'occupation d'Israël, y compris en:


* établissant une présence internationale de protection, immédiate et efficace, dans les Territoires Occupés (l'établissement de cette présence internationale ne doit pas retarder l'action des États et des organes de l'ONU pour mettre un terme au colonialisme / à l'occupation); et
* que d'autres États prennent des mesures punitives contre Israël. Par exemple en invoquant des sanctions économiques et commerciales, des embargos, une rupture des liens sportifs, diplomatiques et autres, et toutes les autres méthodes employées contre l'Afrique du Sud de l'apartheid;
* La fin de l'impunité: enquête et poursuite adéquates des crimes commis par les Israéliens contre les Palestiniens (y compris les graves infractions à la Quatrième convention de Genève de 1949, concernant les crimes de guerre). Que la compensation et la restitution soient fournies pour les crimes, les pertes ou destructions de maisons, de terrain et de propriété agricole.
* Le ré-établissement du Comité spécial de l'ONU sur l'apartheid, qui serait renommé Comité spécial de l'ONU sur le système raciste de la Nakba actuelle, et les autres formes extrêmes de racisme, pour prendre en considération les nouvelles formes d'apartheid d'Israël, et les autres formes de racisme extrême, et pour mettre en place toutes les mesures destinées à combattre ce système raciste de la Nakba, d'apartheid, comme celles prises contre l'Afrique du Sud de l'apartheid.
Traduit de l'anglais par Laurent Cimasoni

Le document original peut être consulté sur le site de LAW :
http://www.lawsociety.org/apartheid/palngo.htm


Samedi 1 septembre 2001, 18h53

2 -ESCLAVAGE : les Africains divisés sur la question des réparations

--par Ravi Nessman--


DURBAN (AP) -- Comme ils l'avaient promis, plusieurs dirigeants africains ont profité de la tribune de la Conférence de l'ONU sur le racisme à Durban pour appeler samedi les pays occidentaux à présenter des excuses pour les dommages engendrés par le colonialisme et l'esclavage, tout en se montrant divisés sur la question des réparations.
Des excuses permettraient de reconnaître les torts faits aux Africains et constitueraient la promesse que de telles atrocités ne se reproduiront plus jamais, a ainsi souligné le président nigerian Olusegun Obasanjo.
Mais si certains dirigeants, comme le président cap-verdien Pedro Verona Rodrigues Peres ou le Togolais Gnassingbe Eyadema, partisan de l'annulation de la dette africaine, ont réclamé en plus des réparations volontaires et un soutien financier de l'Occident, M. Obasanjo a estimé que cette question risquait de créer un fossé entre les habitants du continent et la diaspora africaine.
Pour lui, des excuses suffisent car elles font ''intrinsèquement partie du processus de guérison''. ''Les excuses ferment la porte à l'amertume et à la colère (...) et n'encouragent ni représailles ou procès'', a-t-il ajouté en concluant qu'avec de simples excuses, ''la question des réparations cesse d'être une option rationnelle''.
Dans le style enflammé qui lui est coutumier, le dirigeant cubain Fidel Castro n'a en tout cas pas manqué de s'en prendre aux Etats-Unis sur la question de l'esclavage et du racisme envers les Noirs américains. ''Après une émancipation purement formelle, les Afro-Américains ont été victimes pendant 100 ans supplémentaires de la discrimination la plus sévère'', a-t-il lancé en ajoutant que la question des réparations était ''un devoir moral incontournable envers les victimes du racisme''.
L'autre point chaud de la conférence constitue la question israélo-palestinienne et les efforts des pays arabes pour obtenir une condamnation du ''racisme'' de l'Etat hébreu. Si la référence ''sionisme = racisme'' ne figurera pas dans la déclaration finale, le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan s'y étant fermement opposé, les chefs de la diplomatie arabe travaillaient samedi à l'élaboration d'un paragraphe dénonçant Israël.
''Il existe des politiques et des pratiques racistes de la part d'Israël et il faut en parler, (tout comme) Israël veut qu'on parle du problème de l'Holocauste et de l'antisémitisme'', a indiqué l'Egyptien Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe.
Et par sens du compromis sans doute, Yasser Arafat n'a pas qualifié samedi Israël d'Etat raciste dans son discours très attendu. Il n'a pas non plus évoqué le mot de sionisme, même si, à ses yeux, l'occupation israélienne ''incarne la discrimination raciale la plus laide qui soit''.
Elle ''représente une violation dangereuse et flagrante de la Charte internationale des droits de l'Homme. L'occupation israélienne est une forme nouvelle et supérieure de l'apartheid. Israël, l'autorité d'occupation, a mené une politique de discrimination raciale'', a accusé M. Arafat. (publicité)

samedi 1 septembre 2001, 21h52



3 - L'Allemagne s'excuse à Durban pour les excès du colonialisme

Par Richard Waddington


DURBAN, Afrique du sud (Reuters) -
Dans le cadre de la conférence de l'Onu sur le racisme qui se tient en Afrique du Sud, l'Allemagne, ancienne puissance coloniale, a présenté des excuses aux nations africaines qui furent victimes de l'esclavage et de l'exploitation coloniale.
Le ministre des Affaires étrangères Joschka Fischer, répondant à une exigence essentielle de l'Afrique, a dit que la reconnaissance des fautes était un moyen de rendre aux victimes et à leurs descendants "la dignité dont ils furent privés".
"C'est par conséquent ce que je souhaite faire ici et maintenant au nom de la République fédérale d'Allemagne", a-t-il dit dans un discours prononcé au deuxième jour de la Conférence mondiale contre le racisme.
Fischer a également dit que l'Allemagne s'engageait à accroître son assistance à l'Afrique, où elle a brièvement contrôlé jusqu'à la Première Guerre mondiale des territoires correspondant à la Tanzanie, à la Namibie et au Togo actuels.
Dans la seconde moitié du 19e siècle, la plupart des pays africains étaient colonisés par des puissances européennes (Grande-Bretagne, France, Belgique, Portugal, Allemagne).
Les Etats africains, fortement représentés à la conférence de Durban, réclament avec insistance des excuses officielles de leurs anciens colonisateurs en imputant pour une grande part le sous-développement économique aux legs de l'esclavage et du colonialisme.
"Il faut (...) assumer la responsabilité des injustices historiques, c'est un devoir à l'égard des victimes de l'esclavage", a déclaré le président nigérian Olusegun Obasanjo, dont le pays fut une colonie britannique jusqu'en 1960.
Les Etats-Unis, où plus d'un million d'esclaves furent acheminés par bateau jusqu'à l'abolition de la traite des Noirs, ont jusqu'ici rechigné à aller aussi loin que Fischer, de même que d'autres anciennes puissances coloniales. Les Etats-Unis, qui comptent une forte population afro-américaine, craignent en particulier que des excuses officielles ne provoquent des demandes de réparations financières.
Dans le discours qu'il a prononcé à la conférence, le ministre espagnol du Travail et des Affaires sociales, Juan Carlos Aparicio, a exprimé des regrets mais en évitant des excuses directes pour le passé colonial de l'Espagne.
"Nous regrettons profondément les injustices et les souffrances du passé, a déclaré Aparicio.
Fischer a dit que Berlin comptait fournir des efforts accrus pour soutenir la Nouvelle initiative africaine, programme d'inspiration sud-africaine visant à stimuler le développement de l'Afrique, à alléger le poids de sa dette et à lutter contre le sida par le biais d'un fonds des Nations unies.

 

 

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